Tour de manège au clair de lune

Les pieds en éventail, comme toujours, les cheveux en bataille, comme toujours, et ... AIE, fut la seule chose qu'on entendit raisonner sous les toits de la tour Est de Poudlard, mais pas comme toujours. Le cours d'astronomie de 19h des sixième-années venait tout juste de prendre fin et déjà, les élèves se précipitaient vers l'intérieur, à l'afût d'un endroit plus chaleureux et surtout dans lequel ils n'auraient pas besoin de faire marcher leurs avant-bras avec force pour ne pas avoir froid. A cette époque de l'année, la température extérieure n'était pas fervante à des cours de plein air, mais comme les étoiles n'ont pas pour habitude de montrer le bout de leur nez devant les cheminées, supporter les vents glacés était inévitable. Si pour les autres c'était un vrai calvaire, pour Sigmund, c'était plutôt une bénédiction. En bon artiste, il adorait la nature et dans ce cas précis, les étoiles étaient de très bonnes amies.

Ainsi, grâce à la venue de l'automne, il n'avait plus vraiment besoin d'attendre des heures et des heures pour pouvoir les contempler et la tranquilité était de mise avec tous ses camarades qui préféraient la chaleur de leur salle commune. Mais qui dit étoiles, dit nuit, qui dit nuit, dit noir et dans le noir, c'est difficile de voir. Et c'est dans un grand écart prodigieux que Jon atterrit sur le parqué élimé du grenier. S'il avait pensé qu'un téléscope avait suffisament de forces pour étaler un jeune garçon en pleine forme, il aurait fait plus attention. Maintenant, une douleur lancinante tapait dans son tibiat. Tout de suite, sa merveilleuse soirée en tête à tête avec les êtres stellaires semblait compromise.

Y'a qu'à toi que ça arrive ça mon p'tit Jon

Mais le pire était à venir. Doucement, il se releva, aggripé à une échelle. Il avait l'habitude de faire des gaffes de ce genre, mais généralement, il parvenait à ne pas se blesser, il faisait tout pour. Même son caractère d'allumé ne le contraignait pas à se faire mal comme ça. Et pour une fois, il s'était bien arrangé. Tout boitillant, il se traina jusqu'au balcon de la tour-est et s'accouda de tout le long de ses deux bras, afin de ne pas retomber. Mais comment faisait-il donc pour gâcher son meilleur moment depuis la rentrée ? Tout ce à quoi il était parvenu pour le moment, c'était se disputer avec ses camarades de dortoir ( le somnanbulisme destructeur, ça fait des dégats autant physiques que matériels ...), recevoir une véritable collection de notes Execrables, avoir trois retenues pour des raisons totalement injustes : se battre en duel verbal avec un prof, ce n'est pas une faute, revendiquer ses convictions fermement, toujours pas et réussir un sort d'expulsion sur un camarade pendant un cours sur les métamorphoses métaphysiques, c'est qu'une preuve de brillo scolaire ! Vraiment, le monde ne pouvait pas comprendre un esprit aussi particulier que celui du pauvre Meyers. C'est alors que son coeur fit un vol à dos d'hyppogriffe, suivit de près d'un :

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH

Cela dépassait la surprise, l'étonnement, la terreur ... tous ses organes venaient de faire un tour de balai volant sur eux-mêmes. Il avait pourtant organisé cette soirée, de A à Z, il l'avait attendu patiemment, il avait eu hâte de la vivre, il voulait vraiment se retrouver et se sentir un peu mieux que lors des semaines passées. Et sincèrement, malgré sa chute, il n'avait pas imaginé qu'il en deviendrait sourd ... Pourquoi sourd ? Simplement parce qu'il n'avait pas du tout entendu cette personne arriver. Et il n'était pas aveugle, mais il ne l'avait pas vu s'arrêter à côté de lui. Il ... parce qu'à première vue (pour ce qu'il avait réussi à voir avant de s'étaler magistralement sur le sol de la tour) c'était un garçon. Mais quelle idée aussi de venir prendre l'air ! Désormais sur le dos, la jambe très douloureuse, le coeur en plein délire tournoyant et la chair de poule sur tout le corps, Sigmund regardait intensément le nouvel arrivant, toujours aussi stupéfait par ses propres réactions.

Et le pire dans tout ça ... c'est que c'est moi qui ai dû te faire peur u.u

À l’âge de 11 ans, Sébastian avait fait la connaissance avec la grande école qu’était Poudlard. Sa première année avait été mouvementé par ses retards, les surprises de le retrouver dans des endroits incroyable, mais surtout pour son sent de l’orientation qui semblait aussi nul que celui d’une taupe en plein jour. Honnêtement, avec les années tous avaient été persuadé que le jeune homme retrouverais son chemin sans aucun problème, mais la surprise fut assez marrante, surtout quand ce fut Notalin qui retrouva son garçon enfermer dans les vieilles toilettes abandonné au sous-sol, celui-ci disait vouloir retourner à son dortoir. Ce n’est qu’une fois en troisième année, que Mickaël Ozawa, son meilleur ami du moment, prit toute une nuit afin de faire une plan de l’école bien détailler, question que son ami ne se retrouve plus dans une pièce surprise et bien dans la pièce désirer…. Sans ce plan, Sébastian prouvait automatiquement qu’il ne connaissait toujours pas l’école et justement, ce fut le cas en cette soirée plutôt froide et sombre. Même si le ciel bleu nuit n’était aucunement couvert, le château donnait un air sombre et menaçant. S’il n’avait pas prit la peine de demander à Shin quelle date ils étaient, Bastian se serait réellement cru le 31 Octobre.
Déjà le fait de se perdre dans un château, n’inspirait rien de bon, mais avec le vent qui soufflait entre les carreaux dans un grincement, tel un « ouh » de fantôme, cela suffisait amplement pour foutre la trouille à n’importe qui. D’accord, les Fantômes dans Poudlard, ce n’était pas ce qu’il manquait et sachant que tous n’avaient rien contre les étudiants, l’esprit de Bastian ne semblait pas vouloir entrer l’information dans son crane. Le craquement des branches qui grinçaient contre les fenêtres, firent sursauter l’adolescent qui marchait dans un couloir sombre, prenant les premiers escaliers qu’il trouva.

Pourquoi avait-il fallu qu’il égare ce fichu plan à la noix ?
Premièrement, Steve lui avait clairement dit de ne pas l’oublier, mais sous la panique d’être en retard à l’infirmerie pour voir son père, Bastian n’avait pas pris la peine de prendre le dit plan qui trainait sur la table de chevet. Voilà que maintenant il se retrouvait dans un lieu dont il aurait préféré ne jamais connaitre. Le noir total, pas une chandelle pour éclairer le chemin, seulement le souffle du vent, le froid intense et l’envie de prendre ses jambes à son cou pour faire demi tour, mais encore là… Qu’est-ce que cela lui apporterait, si ce n’est que de se perdre d’avantage ?
Bien qu’il cherchait un quelconque couloir, tout ce dont il pouvait voir, c’était a peine plus loin que le bout de son nez. Ce n’est qu’après quelques dizaines de minutes plus tard qu’il saisit sa baguette magique dans l’espoir d’avoir un peu de lumière.

«- Lumos … »

Un murmure a peine plus audible que le vent à l’extérieur. D’ailleurs, s’il n’y avait aucune chandelle dans le couloir, la lueur de la lune ne semblait assez puissante pour en faire un peu. Une lune bien ronde, montrant clairement le doux visage de celle-ci. Visage qui avait toujours fait peur à Sébastian. Une stupide histoire racontée par Sanae, d’où une femme avait été envoyé sur la lune parce que les habitants du village la prenait pour une sorcière… Alors qu’elle allait se faire bruler sur un bucher, la jeune femme avait brusquement disparut dans un claquement de fouet pour apparaitre, non pas sur la lune, mais à l’intérieur de celle-ci, depuis ce jour elle est la grande gardienne des sorciers et son visage est visible de la terre… Charmante histoire quand ont à que 6 ans et que déjà à cet âge on croit aux croque monsieur … Observant la lune un moment, le Poufsouffle frissonna, bien sur, cette histoire il n’y croyait plus, mais la pleine lune lui avait toujours fait un effet … Monstre. Ayant déjà eut un ami Loup-garou, il savait maintenant de quoi ils pouvaient avoir l’air et leur envie de violence pouvait être extraordinairement puissant.

Reprenant une marche lente dans l’espoir de trouver quelqu’un ou encore une sortie qui l’amènerait vers son dortoir, le cœur du jeune homme s’arrêta brusquement de battre quand il entendit un fracas intense à quelques pas de lui. Sans en avoir pris conscience, il s’était retrouver dans la tour Est d’astronomie. Ayant le choix entre ; prendre la fuite ou se rendre vers l’endroit, Bastian hésita plutôt, se mordant la lèvre pour finalement se dire qu’il ferait mieux d’aller voir, qui sait … La source de ce bruit c’était peut-être blesser.
Continuant donc sa route le plus prudemment possible, c’est en tournant le coin qu’il fronça les sourcils.
Honnêtement, il s’était attendu au pire, mais là…

«AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH»

Arquant de nouveau le sourcil, Bastian observa le garçon devant lui. N’importe qui aurait été avec Bastian, serait rester surpris devant le peu de réaction du Poufsouffle. Pour une fois, il n’avait pas sursauté, il n’avait même pas bougé d’un poil. Se contentant simplement d’observer le jeune Serdaigle devant lui avec autant d’intensité que celui-ci pouvait le faire en ce moment. Encore dix minutes ainsi, avant que l’un d’eux n’ouvre finalement la bouche pour prononcés quelques mots.
Bien qu’il n’eut pas montré de peur, son cœur parlait pour lui, battant rapidement, alors que son teint avait pâlit de quelques ton. En gros, si la lumière avait été plus présente dans la pièce, on aurait facilement put confondre Bastian avant un fantôme.

«- Non … M’enfin… Je crois que je m’attendais à pire… »

A pire ? Qu’est-ce qui aurait put être pire que de tomber face à un élève ? Tomber face à face avec le groupe de crétin qui le suivaient depuis quelques semaines et qui s’en prenait à lui dès que l’occasion se pointait… Tomber face à face avec un chien à trois tête aurait été pas mal aussi, ou encore faire une belle rencontre avec un Dragon… Dans tout les cas, Sébastian remerciait le ciel d’être tomber devant Sig …

«- Je peux savoir ce que tu fais ici alors qu’il est … »

Pointant sa montre, il vit alors que l’heure était beaucoup plus tardive qu’il ne le pensait.

«- … 23h… Mais non, il était a peine 19h15 quand je suis monter…. »

Bizarre ... Étrangement, son coeur s'accéléra de nouveau.

A pire ? Comment pouvait-il s'attendre à pire que ça alors que Sig, pour sa part, était en train de vivre une soirée absolument atroce ?! Après tout, il fallait pouvoir se placer des deux côtés, des deux points de vue avant de s'emballer comme le faisait Sig. Mais pour être franc, il avait vraiment eu peur, et comme ce n'était pas le genre de gars trop fier et macho pour le cacher, sa frousse était définitivement visible. Il secoua vivement la tête ; il le savait pourtant qu'il devait apprendre à contrôler ses réactions. Il avait beau être quelqu'un de vraiment à part, surtout en ce qui pouvait concerner sa façon de penser, il réagissait toujours avec exagération ; probablement par peur qu'on ne comprenne pas ce qu'il avait sur le coeur. Bref, si Bastian n'avait pas saisi ce que Jon venait de vivre, c'était qu'il devait être aveugle ou alors vraiment complètement ailleurs.

J'espère que tu es rassuré que ce ne soit que moi ...

En prenant une impulsion sur ses bras, Sig s'asseya sur les dalles froides du balcon de la tour-est. Heureusement qu'il avait sur lui sa grande cape et son écharpe de Serdaigle, il serait certainement déjà grippé dans le cas contraire. Comme s'il n'en avait pas déjà eu assez, lorsqu'il se fut enfin assis, il entendit un bruit très loin d'être rassurant : il se figea, les yeux plantés dans ceux de Bastian laissant échapper un « Pitié, faites que non » et il plongea sa main à l'intérieur de la poche de sa cape. Son visage transit par l'angoisse ne présageait rien de bon jusqu'à ce qu'il pousse un long soupire qui en disait long, un soupire qui disait « non ». Puis, il brandit un petit objet très fin et boisé de sa cape et regarda fixement son pinceau, vraiment soulagé, laissant sortir un léger rire nerveux :

Pendant une seconde, j'ai bien cru qu'il faudrait que je rachète une baguette ... pour la quatrième fois u_u ... Franchement, t'en connais beaucoup des doués comme moi ?

Il replaça le pinceau dans sa poche intérieure, décidant qu'il pourrait le réparer avant d'aller se coucher ; heureusement pour lui, les objets moldus n'ont pas de anti-sorts réparatoires. Au même instant, Bastian s'adressa à lui, la voix mêlant à la fois peur et incrédulité ; est ce qu'il allait bien ? Fronçant les sourcils, il se poussa vers l'avant et se laissa aller sur ses genoux, son tibiat tapait beaucoup moins fort désormais. Sig baissa les yeux vers son avant-bras, remonta sa manche et regarda l'heure ... depuis que ses camarades avait quitté les lieux, déjà une bonne heure s'était écoulée. Et il ne s'en était même pas rendu compte, tant il avait été occupé avec ce merveilleux enchaînements d'évènements. Il leva les yeux vers Bastian et lui tendit une main :

Pour ma part, j'espérais discuter un peu avec les étoiles ... faut croire que j'me suis laissé emporter par le temps ...

Il ouvrit dans grands yeux.

19h15 ? Tu veux dire que ... tu gambades dans la château depuis près de 4h ?! Mais enfin, tu cherchais quelque chose d'important ?

Il attrapa la main de Bast, bien décidé à se faire aider.

Moi sans doute ? ( ")

Sig posa un regard interrogateur et assez gêné à la fois.

Dis moi ... tu es bien ...

Il jeta un regard à ses cheveux, la nuit battait son plein et la vue n'était pas parfaite mais Sig voyait toujours tout.

Sébastian ?

La réaction de Sig figea Sébastian. Avait-il réellement dit quelque chose de grave ? Sérieusement, n'ayant même pas conscience d'avoir put dire un truc vexant, Bastian resta tout simplement bouche bée devant les paroles de son vis-à-vis. En temps normal, les gens devraient se sentir toucher de voir que d'autres se trouvaient soulager en leur présence. Soit-il avait dit un mot incorrectement, soit Sig était réellement déçu de ne pas avoir eut une meilleure soirée. En même temps, pourquoi ça serait à lui d'en payer le prix?
Les yeux grand ouvert, le jeune Poufsouffle abaissa sa baguette magique, clignant des yeux a quelques reprises. Les gens devaient-ils toujours se sentir autant agresser ? Après tout, c'était vrai qu'il se trouvait rassuré de voir qu'il ne s'agissait que de Sig.

Mal à l'aise, Sébastian se promit mentalement que la première chose qu'il ferait une fois dans son dortoir, serait de prendre des cours afin de mieux articuler quand il parle. Après tout, un mot mal placer était suffisant pour créer une situation comme celle-ci.

«- Pas besoin de le prendre ainsi … J’étais simplement soulager… »

Dans un long soupire, le garçon de la maison des Blaireaux s'adossa contre le mur. Maintenant il s'en voulait... D'accord, ce n'était pas la première fois que Sébastian s'en voulait pour quelque chose d'aussi stupide que cela, mais voir que Sig avait mal pris une phrase qui se voulait rassurante... *Soit donc moins sensible aussi ... * pensa t-il dans un petit sourire a peine visible. Après tout, valait mieux oublier tout ceci, déjà que le Serdaigle semblait en avoir fait autant.
Relevant les yeux vers le garçon, Bastian resta surpris. C'était vraiment à lui qu'une telle question était poser ? En temps normal c'était les autres qui lui déclarait bêtement après une bêtise ; «- Est-ce que c'est possible un garçon plus maladroit que toi ? » a chaque fois, Sébastian ne savait plus ou se mettre ... Et le fait de voir Sig soulager pour sa baguette magique, lui rappelait l'engueulade qu'il avait eut avec Tommy.

Cela c'était dérouler l'année dernière pendant une journée calme et qui semblait totalement normal. Alors qu'ils marchaient tout les deux dans le parc, Bastian s'était tout bonnement pris les pieds dans une racine d'arbre. Évidement, il avait fallu que sa baguette magique sois dans sa main droite et qu'il tombe sur les mains pour que celle-ci se brise pour la 6ème fois depuis qu'il était à l'école.
L'engueulade avait durer pendant plus de 15 minutes, avant que Sébastian ne s'excuse et que Tommy lui balance ; «-Plus maladroit que toi, ca n'existe pas ! » avant de quitter les lieux dans un soupire qui voulait tout dire.
Secouant la tête, Sébastian sourit doucement.

«- Oui, je crois qu'une personne encore plus maladroite que toi existe, et tu l'as devant toi en ce moment ... »

Bien que la noirceur avait prit possession des lieux, Sig pouvait facilement voir a la lueur de la lune et la baguette de Bastian,le rouge qui commençait doucement à se montrer sur les joues du poufoussfle. Comme quoi ... Son defaut d'être maladroit le rendait timide.
Après tout, qui se venterait d'être maladroit ? ... En même temps, Bastian n'osait jamais dire qu'il était bon dans un domaine, bien trop timide pour cela. Il fut un temps ou il dirait probablement à la blague qu'il était réellement doué, mais avec l'âge et le fait de murir, ce que pouvait penser les gens commençait sérieusement à lui faire peur.

Possible que le fait d'avoir pris conscience de son Homosexualité le rendait encore plus insécure avec les pensées des autres. La peur d'être rejeté... C'était là, l'une de ses plus grandes peur.
Encore une fois, il fut perdu dans ses pensées, quand il comprit que Sig lui parlait de nouveau. Le fait de voir les grand yeux du garçon le fit sourire, puis le mit mal a l'aise...

«- Non non ... Je ... M'étais simplement perdu, encore une fois ... u.u... »

C'était l'histoire de sa vie. Ce perdre dans l'école, d'ailleurs il avait cette réputation, si bien qu'à chaque fois avant de partir les gens de sa maison lui posait toujours la même fichu question ; «- Tu as ton plan avec toi ? » ... Et si jamais personne ne lui posait la question, c'était dans une situation comme celle-ci qu'on le retrouvait.
Quand il sentit la main du Serdaigle dans la sienne, et qu'une pression se fit vers l'avant, Sébastian ouvrit de grand yeux et déplaça son pied droit de quelques centimètres en avant de lui, question de ne pas perdre l'équilibre.
Jamais il ne s'était attendu à ce que le garçon se sert lui même quoi ... L'observant avec surprise, Bastian fronça par la suite les sourcils. La dernière question que lui posa Sig fut assez... Pour le faire éclater d'un rire sonore et réellement amusé.

«- C'est bien moi ... A croire que tu t'attendais à quelqu'un d'autre . »

Dans un clin d'oeil il tira vivement sur le bras de l'adolescent pour le remettre sur pieds.

«- Attention, là c'est moi qui pourrait être vexé. »

En même temps, ils ne se connaissaient pas réellement beaucoup, mais c'était tout de même amusant de voir l'incertitude sur le visage d'une personnage.

Il devait sans doute y avoir un grand malentendu entre les deux jeunes hommes. Sigmund ne s'était peut être pas bien fait comprendre, mais le ton de sa voix et ce qu'il avait dit, supportait encore le fait qu'il soit énervé par ce qui lui arrivait. Lorsqu'il avait dit « J'espère que tu es rassuré que ce ne soit que moi ... » en réalité, il ne s'était pas senti vexé du tout, il ne l'avait pas mal prit ou rien de ce genre. En fait, il avait juste voulu dire, et pas contre Bastian, qu'il aurait pu tomber sur quelqu'un qui ne lui ferait pas subir ses pleurnicheries – chose qui ne lui ressemblait pas. Mais chacun ses moments de faiblesses. Il finirait bien par se faire pardonner de ce malentendu d'une façon ou d'une autre. N'empêche qu'il se sentait légèrement gêné d'avoir rendu le poufsouffle mal à l'aise, pire de l'avoir fait culpabiliser. Et Jon pouvait voir ses expressions, très distinctement. Cependant, il préférait passer à autre chose ; comme par exemple à la réplique suivante de Bastian.

«- Oui, je crois qu'une personne encore plus maladroite que toi existe, et tu l'as devant toi en ce moment ...»

En fait, Sigmund n'était pas du tout un garçon maladroit, lorsqu'il avait utilisé l'expression « pas doué », cela avait été dans les deux sens. Mais pour le comprendre, mieux vaut-il en revenir à la destruction de ses autres baguettes. Comme chacun – de ceux qui le connaissent – savait, Jon était un artiste : il aimait dessiner, peindre, griffonner, brouillonner, esquisser et tout ce qui s'en suivait. Sur lui, il avait toujours – et on pouvait en être sûr – un pinceau, un crayon, une plume mais surtout des pinceaux. Le simple fait de tenir dans ses mains et de jouer avec ses brosses le faisait se sentir bien. Mais n'oublions pas là dedans que Sig est un sorcier. Pour cette raison, depuis qu'il a le droit d'exercer de la magie donc, il fait des tas d'expériences, avec sa baguette : par exemple, récemment, il s'est lancé dans la confection d'un sort qui lui permettrait de retrouver exactement les mêmes couleurs que celle qu'il imagine, voit, pense, trouve. Malheureusement, comme tout bon inventeur, cela entraine des tentatives parfois heureuses parfois malheureuses ; et dans ce cas récis, la perte de plusieurs baguettes fut irréfutables.

Quoiqu'il en soit, même s'il avait dit être dénué de don dans ce contexte là, il pouvait tout à fait comparer sa maladresse du soir à celle perpetuelle de Bastian. Après tout, il restait humain, et les maladresses peuvent malheureusement survenir à tout moment et chez n'importe qui. Mais d'après ce qu'il avait l'air de dire, chez lui plus particulièrement. Pour cette raison, le visage de Sigmund se détentit, il avait enfin oublié qu'il avait mal à sa jambe, que cette soirée était un fiasco et il offrit au jeune Blaireau un sourire radieux - qui n'avait cependant pas la force d'éclairer le balcon, ne rêvons pas tout de même. Puis en inclinant la tête comme pour le saluer, il lui dit sur un ton non pas moqueur mais amusé : Enchanté.

Bien confortablement dans sa lancée, Sigmund se mit à rire doucement. Pauvre Poufsouffle, en plus d'être maladroit, il n'avait pas vraiment un bon sens de l'orientation. Sig se connaissait de nombreux défauts, mais dieu merci, ceux-ci ne faisaient pas parti des siens. Sig lui donna une petite tape amicale sur l'épaule en rigolant : Si ça ne te dérange pas que je m'y prenne à l'avance, je t'achèterai une bousole comme cadeau de Noël : D

Et enfin, un sujet plus délicat. Jon avait une bonne mémoire en général, et surtout avec les visages et les noms ; ce qui s'avérait très souvent utile d'ailleurs.

En réalité, j'ai déjà croisé ton frère jumeau mais ... je n'ai jamais eu la chance de savoir si Bastian était le brun et Tommy le blond des deux ... Je ne voudrais pas que tu te vexes justement !

Comme à chaque fois qu'il se sentait un peu mal à l'aise, Jon se mit à mordiller son piercing à la lèvre en regardant intensément les yeux de Sebastian. C'était la même chose à chaque fois, il était incapable de dévier un regard, d'y échapper d'une quelconque façon, c'était tout lui d'être direct.

Et je me doute que tu ne prendrais pas comme une insulte d'être appelé Tommy, mais j'imagine qu'à la longue, on aime autant se faire appeler par son prénom, non ? Je sais que si j'étais dans votre cas, je me ferais tatouer mon prénom sur le front

Il fourra ses mains dans ses poches et fit un pas jusqu'au bord du balcon lorsqu'il ressentit cette fameuse douleur qui lui avait tannnnnt manqué ! Il fit une grimace assez tordante et se rattrapa en tirant sur le t-shirt de Bastian. Arf, excuse moi ... ! Il se redressa vite fait, ayant enfin trouvé un peu d'équilibre - sur l'épaule de Bast (navré mon p'tit Gremlins). Au fait ! ^^' Comme pour changer de sujet, malgré la grimace toujours sur le visage. Je peux peut être t'aider à retourner là où tu voulais aller ? Sauf si tu veux rester ici ?